lundi 24 octobre 2016

Le poids des GAFAM dans nos équipements et comment commencer à s'en libérer



L'acronyme GAFA est utilisé depuis le début des années 2000 pour signifier la mainmise de quelques géants du web sur nos traces numériques et nos données.
Initialement associé à Google-Apple-Facebook-Amazon, l'acronyme a évolué vers GAFAM, avec l'ajout de Microsoft.


Les risques potentiels de cette hyper-concentration a donné lieu à des mouvements visant à alerter les utilisateurs et à leur proposer des alternatives techniques, comme celui initié par Framasoft.

Pour autant, l'amalgame peut être vite fait entre ces 5 sociétés, sans forcément percevoir la position de chacune, son périmètre d'action et les risques associés.

Je vous propose mon point de vue pour y voir un peu plus clair ...

Pour simplifier, je prends comme référence un cas d'usage classique : je suis suis un équipement (ordinateur, tablette, mobile) et je fais une recherche web pour accéder à un site. Dans ce cas d'école, on devine les différentes couches logicielles qui vont être sollicitées :
  • le système d'exploitation sous lequel fonctionne l'équipement
  • le navigateur utilisé
  • le moteur de recherche sollicité
  • le site applicatif final
Si on souhaite par exemple faire un achat sur Amazon depuis un iphone configuré par défaut, on déroulera les couches suivantes :
  • système d'exploitation : iOS d'Apple
  • navigateur : Safari d'Apple
  • moteur de recherche : celui de Google
  • site applicatif : www.amazon.fr de Amazon
On voit dans cet exemple qu'on côtoie 3 des 5 acteurs GAFAM, à savoir Apple, Google et Amazon.

On constate également que chaque acteur peut se positionner à différents niveaux dans cet empilement de couches logicielles :
  • système d'exploitation :
    • Google avec Android sur tablette et smartphone
    • Apple avec iOS sur tablette iPad et iPhone, MacOS sur Mac
    • Microsoft avec Windows sur ordinateur et WindowsPhone sur smartphone
  • navigateur :
    • Google avec Chrome
    • Apple avec Safari
    • Microsoft avec IE et Edge
  • moteur de recherche :
    • Google avec Google
    • Microsoft avec Bing
  • application :
    • Google
    • Apple
    • Facebook
    • Amazon
    • Microsoft
  • cloud (stockage en ligne) :
    • Google avec GDrive
    • Apple avec iCloud
    • Facebook (impicite)
    • Amazon avec AWS
    • Microsoft avec Azure
Comme on le voit, certains acteurs sont présents à tous les étages (Microsoft et Google) et d'autres de manière plus réduite (Amazon, Facebook).

Dans la suite de cet article, je vais donc me centrer sur les GAM (Google-Apple-Microsoft), partant du principe que plus on est présent sur toutes les couches, plus on est en situation de surveiller/capter toute la chaîne générant de la donnée et également sur la base que la position sur les couches basses (système d'exploitation, navigateur, ...) donne des atouts supplémentaires.

Si on affecte les couleurs suivantes aux GAM 


voici ce ça donnerait si on le décline pour les couches système d'exploitation / navigateur / moteur de recherche / cloud ...

pour un produit Apple (valable pour iPhone, iPad et Mac) :
pour un produit sous Android (valable pour smartphone ou tablette) :
et pour un ordinateur sous Windows (la gros du marché) :
On constate  que dans la plupart des cas de figure on est très dépendants du fournisseur du système d'exploitation, que ce soit Apple, Google ou Microsoft.

Il reste pourtant des possibilités de casser un peu, voire beaucoup, cette dépendance.
Sur un smartphone, c'est probablement le plus compliqué, car on est enfermé dans des systèmes d'exploitation bridés et lié aux stores applicatifs.

Par contre sur un ordinateur on a davantage de marge de manœuvre et on peut aller jusqu'à s'affranchir complètement des GAM, en installant ce type d'architecture à base du système d'exploitation Linux, du navigateur Firefox, d'un méta-moteur de recherche basé sur Searx (ex: https://searx.laquadrature.net) et d'un stockage Cloud alternatif :
Je conviens que ce montage, même si il n'est pas très compliqué, n'est pas pour autant à la portée du premier internaute sensibilisé à la question.

On peut alors se rabattre vers une solution intermédiaire, facilement applicable dans le milieu professionnel, où l'on conserve le système d'exploitation Windows de Microsoft et le cloud de Google, mais en changeant le navigateur et le moteur de recherche. Dans cet exemple, on a éliminé deux canaux de captage des données par les GAFAM et c'est déjà bien.
Ces exemples sont là pour illustrer par quelles briques logicielles les GAFAM captent nos données et pour montrer qu'il y a souvent des alternatives pour retrouver un peu de maîtrise sur nos environnements numériques.

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