jeudi 25 avril 2024

André Boniface


Je suis né à Mont-de-Marsan, dans une famille d’immigrés espagnols. Tous les dimanches soir, à 120 km des émetteurs de La Rhune, depuis la cuisine de notre appartement au quatrième étage de notre cité, sur un transistor d’époque en ondes longues, mon père et quelques amis écoutaient en direct la retransmission des matchs de football de la première division espagnole, pour valider leurs paris sportifs de la semaine.

Dans ma jeunesse, dès que j’avais un moment, c’est au foot que je jouais avec mes amis, sur le terrain vague au centre de notre cité. Rocheteau, Keegan, Platini, c’est eux qui ont bercé mon enfance. J’étais foot à 100%. Tout naturellement, je me suis inscrit au club de foot du Stade Montois, mais la concurrence était rude, je n’étais pas particulièrement doué, et c’est finalement au club de volley-ball que je me suis éclaté sportivement.

Le rugby, c’était pas mon truc. Mes potes n’y jouaient pas, on n’en parlait pas, et pourtant, c’était un monument invisible à ma porte.
Par contre, le rugby surgissait les samedis après-midi en fin d’hiver, pour le tournoi des 5 nations, et aux beaux jours pour les phases finales du Championnat, voire même un test match contre la Roumanie en fin de saison. Et comme j’aimais profondément le sport en général, je regardais ces matchs de rugby, écoutait Couderc puis Albaladejo, essayais de comprendre ce jeu bizarre et j’ai fini par avoir aussi mes joueurs préférés, au sein des grandes équipes de Béziers, d’Agen, du Stade Toulousain, de l’équipe de France, du Pays de Galles…

Puis je suis parti faire mes études à Aire-sur-Adour, puis Bordeaux. J’ai quitté Mont-de-Marsan, sa rue Gambetta, son magasin de sports, où j’allais parfois repérer un short ou une paire de chaussettes. Ce magasin portait le nom d’un ancien joueur de rugby, André Boniface, dont j’avais quand même saisi qu’il avait été un grand joueur de rugby.

Arrivé sur la côte basque au début des années 90, j’ai vite été plongé dans un univers où le foot était inexistant, car le rugby saturait l’espace sportif, en particulier à cause de la proximité géographique des deux clubs de l’Aviron Bayonnais et du Biarritz Olympique. Ici, tout le monde parlait rugby, plusieurs amis jouaient ou avaient joué au rugby, entrainaient dans des clubs, le rugby était partout, chacun était soit pour Aviron, soit pour le BO, comme à Madrid on est pour l’Athletico ou pour le Real.

Les 30 années qui ont suivi ont été, sans surprise, profondément marquées par le rugby : supporter du BOPB au début, membre fondateur de l’association Handi-BO, deux garçons à l’école de rugby de l’Anglet Olympique dont un (Manuel) joueur à l’Aviron Bayonnais et l’autre (Pablo) journaliste sportif pour Midi Olympique. Au fur et à mesure de mon immersion dans le rugby, je découvrais aussi la place du Stade Montois dans l’histoire du rugby, ses gloires passées, la fin tragique de Guy Boniface, le parcours exceptionnel de son frère, ce héros que je n’avais pas su capter à l’époque.

Jusqu’au jour où le fiston journaliste, sachant mon admiration pour André Boniface, me propose de l’accompagner à Hossegor, fin 2017, pour une séance photo avec André, dans le cadre d’un article à paraître dans Midol.
J’étais comme un gosse. On a passé un petit moment, on a blagué sur Moun, sur le rugby. Je l’ai conduit à la plage pour quelques photos, dans ma petite Chevrolet Spark rouge (c’est une tradition, puisque ma petite Hyundai Atos noire avait eu précédemment les honneurs de Jean-Michel Gonzalez avec mon ami Pascal Jeanneau en chauffeur affûté), puis nous nous sommes quittés avec une dédicace de “Nous étions si heureux”. Journée inoubliable pour un montois, qui rajoutait enfin une pièce essentielle dans son puzzle rugbystique.

André est parti rejoindre son frère, et tous les amoureux du beau geste. Handi-BO lui rend hommage.


[Article publié sur : http://www.handi-bo.org/2024/04/andre-boniface.html]

lundi 7 septembre 2020

De l’entropie des systèmes d’information

 


Que vous soyez à titre professionnel responsable d'applications informatiques ou à titre personnel en charge de sites internet, un jour ou l'autre, vous êtes confrontés au fameux : "Zut, c'est planté ! Je comprends pas, on a rien touché..."

Eh bien justement ! C'est probablement pour ça que le site a planté. Parce que vous n'avez rien fait.

Et c'est ce que je dis aux étudiants chaque année en cours de Pilotage de Projets : "Quand arrive la mise en production, on a l'impression que c'est fini, alors qu'au contraire, tout commence...".

En effet, le cycle de vie des logiciels fait que votre application va probablement vivre plusieurs années et qu'elle échappera difficilement à un phénomène appelé l'entropie des systèmes d'information.

L'entropie est un concept issu de la thermodynamique, qu'on peut décrire de manière très grossière comme le désordre "naturel" qui caractérise tout système livré à lui-même.

Bernard Stiegler, penseur de la technique et des technologies numériques, a théorisé la néguentropie, comme moyen de compenser l'inévitable entropie d'un système.

En quoi les systèmes d'information sont-ils soumis à l'entropie ?

Quiconque s'est frotté aux questions d'administration système sait qu'un site internet est composé des couches logicielles suivantes et qu'elles peuvent être "perturbées", avec le temps qui passe, par ces types d’événements (non exhaustifs) :

  • Système d'exploitation :
    • mises à jour automatique (à minima celles liées à la sécurité)
    • saturation de File Systems par remplissage de logs ou génération de fichier Core
    • saturation CPU à cause de processus qui bouclent
  • PHP
    • évolution périodique des versions stables et fin de support des versions obsolètes
  • Serveur Web
    • mises à jour de sécurité
  • Base de données
    • saturation d'espace alloué
    • données de mauvaise qualité qui font planter des programmes
  • CMS
    • évolution fréquente des versions du CMS, du template et des extensions, dont l'interdépendance est souvent très forte
Tous ces événements surviennent de manière aléatoire et un jour où l'autre, si on ne fait rien ... ça plante !

Et souvent, on ne fait rien parce qu'on n'a pas le temps, parce que ça a un coût financier, parce que ça n'est pas funky et surtout parce que, qu'on agisse ou pas, il n'y a pas d'effet visible immédiat.

Par contre, si la criticité de l'application est bien identifiée, ça entraînera automatiquement des moyens (humains et financiers) pour mettre en oeuvre la néguentropie indispensable pour contrecarrer les effets de l'entropie.

Et cette néguentropie, dans le monde de l'IT, ça s'appelle la maintenance préventive, la supervision et la gestion des configurations.

Maintenant vous savez ce qui vous attend... et si le sujet vous intéresse, lisez Bernard Stiegler, un monsieur parti trop tôt :

                                                                2016 HTNM Bernard Stiegler (30301265471) (cropped).jpg

mercredi 22 juillet 2020

Les chroniques de Flore Vasseur - La Croix (Octobre 2019-Juillet 2020)


Une fois n'est pas coutume, voici un billet sans rapport avec le numérique.

Le journal La Croix a donné carte blanche à Flore Vasseur pour une chronique hebdomadaire d'octobre 2019 à juillet 2020.

Ces chroniques sont consultables sur le site de La Croix, ainsi que sur la page Facebook de Flore Vasseur, agrémentée des nombreux commentaires qui ont prolongé la vie de ces chroniques.

Pour en faciliter la consultation, je vous les propose ici, en ajoutant une indication sur le thème ou la personne sujet de la chronique.

Bien évidemment, les chroniques de Flore sont marquées, à partir du 19 février 2020, par la crise sanitaire du Coronavirus.

Bonne lecture et encore merci Flore pour ce corpus.




Titre
Date
Thème
09/10/2019
Rene Silva
16/10/2019
Mohamad Al Jounde
23/10/2019
Havrin Khalaf
30/10/2019
Chandni et Dev
06/11/2019
Melati et Isabel Wijsen
13/11/2019
Glenn Greenwald
20/11/2019
La transmission
27/11/2019
Lanceurs d'alerte
04/12/2019
Les sorcières
11/12/2019
Julian Assange
18/12/2019
Greta Thunberg
08/01/2020
Primo Levi
15/01/2020
Flore Vasseur
22/01/2020
Aaron Swartz
29/01/2020
Larry Lessig
05/02/2020
Melati Wijsen
12/02/2020
Dave Eggers
19/02/2020
Li Wenliang
26/02/2020
Raull Santiago
04/03/2020
Politiques
11/03/2020
Lesbos
18/03/2020
Doutes
25/03/2020
Anticipation
01/04/2020
Le monde d'après
08/04/2020
Flashback
15/04/2020
Souveraineté
22/04/2020
Pétrole
29/04/2020
Croissance
06/05/2020
Bigger Than Us
13/05/2020
Xiu
20/05/2020
Soi
27/05/2020
Aaron Swartz
03/06/2020
Réseaux sociaux
10/06/2020
Jeunesse
17/06/2020
Dette
24/06/2020
Convention citoyenne
01/07/2020
Espoir
08/07/2020
Amour

mercredi 6 novembre 2019

Numérique et impact environnemental

                                   
Source : https://fr.twosides.info/FR/la-face-cache-du-numerique/


Le sujet commence à apparaître dans les médias : le numérique (et l'informatique) ont une part importante, et en forte croissance, dans la production des gaz à effet de serre et donc du réchauffement climatique.

Pour nous les professionnels de l'IT, c'est la prise de conscience d'avoir contribué, souvent en méconnaissance de cause, à alimenter ce monstre numérique qui a déjà commencé à engloutir nos vies.

Quoi faire ? En parler, informer et proposer des mesures pour contenir cette trajectoire.

Là où j'habite et travaille, l'agglomération est sur le point de finaliser son PCAET (Plan climat-air-énergie territorial). Elle a ouvert ce projet aux contributions des citoyens.

Voici la mienne sur le numérique.

dimanche 19 mai 2019

Ce qu'il reste de nos rêves (Flore Vasseur) - URLs de bas de page


J'ai lu, et adoré, "Ce qu'il reste de nos rêves" de Flore Vasseur.

Entre biographie d'Aaron Swartz et introspection de l'auteure, je retiens cet extrait (page 280) : "il nous manœuvrait pour que l'on soit au meilleur de ce qu'on avait à donner. Peut-être est-ce ce qu'il est en train de fabriquer avec vous !". Et si livre pouvait, de la même manière, contribuer à rendre meilleurs tous ses lecteurs ?

Pendant cette lecture, j'ai fait de nombreux aller-retours entre le livre et internet, dans le but d'approfondir des éléments cités par Flore Vasseur. D'où l'idée de faire profiter d'autres lecteurs de ces sortes de notes numériques de bas de page.

Voici donc la liste avec numéros de page et extraits concernés. Vous n'avez plus qu'à cliquer ... Bonne lecture !

20 : ... Occupy Wall Street en septembre 2011 ...

20 : ... Aaron intervient un peu trop sur RT ... 

21 : ... Demand Progress ... 

22 : ... Computer Fraud and Abuse Act ... 

25 : ... Le 11 janvier 2013, Tim Berners-Lee ... écrit sur Twitter ...

30 : ... Aaron a écrit chaque jour ...

35 : ... Lawrence Lessig ...

35 : ... Code is law ... (traduction française)

36 : ... Edward Snowden ...

36 : ... Laura Poitras ...

36 : ... Glenn Greenwald ...

41 : ... Creative Commons ...

42 : ... Ben Wikler ...

46 : ... TED ... Julian Assange ...

46 : ... sa vidéo Collateral Murder ...

53 : ... Birgitta Jonsdottir ...

57 : ... la Marche pour Aaron ...

77 : ... The Internet's Own Boy, the Story of Aaron Swartz ...

77 : ... Citizen Four ...

80 : ... ou Twitter ...

80 : ... son visage sur les façades, à Brooklyn ...

96 : ... le Power Macintosh 8100 paternel ...

96 : ... le bruit de deux ordinateurs qui parlent entre eux ...

96 : ... la toute première page du web, publiée en 1993 ...

100 : ... Steve Jobs ...

100 : ... Usenet ...

115 : ... Alan Turing ou L'énigme de l'intelligence d'Andrew Hodges ...

115 : ... la machine de Turing ...

118 : ... John Perry Barlow ...

119 : ... War Games ...

119 : ... Steve Wozniak ...

119 : ... l'Electronic Frontier Foundation ...

122 : ... la Déclaration d'indépendance du cyberespace ... (traduction française)

136 : ... ArsDigita ...

136 : ... W3C ...

136 : ... Bill Gates ...

150 : ... la plaque en étain à son nom en hébreu ...

155 : ... premier cours sur "La loi et le cyberespace" ...

166 : ... son blog Raw Thoughts, qu'il ouvre d'un : "Hello, world" ...

169 : ... RSS ...

169 : ... Tim O'Reilly ...

169 : ... Noam Chomsky ...

177 : ... Paul Graham ... son essai, Why Are Nerds Unpopular ...

179 : ... Reddit ...

188 : ... Wired ...

199 : ... Chris Anderson ...

200 : ... REMIX ...

203 : ... Chaos Computer Club ...

205 : ... un nouveau billet ... Un moment avant de mourir ...

208 : ... Change Congress ...

217 : ... watchdog.net ...

217 : ... Internet Archive ...

217 : ... Open Library ...

220 : ... l'Open Access Guerilla Manifesto ... (traduction française)

222 : ... Quinn ... photographie ...

228 : ... Moveon, la plateforme Internet ...

231 : ... Infinite Fest ... de David Foster Wallace ...

235 : ... SOPA ...

237 : ... Open Society Foundation ...

245 : ... Aaron apparaît sur l'écran de surveillance ...

252 : ... Bradley Manning ...

254 : ... Secure Drop, une boîte aux lettres cryptée et anonyme ...

268 : ... The United States versus Aaron Swartz ...

272 : ... canular ... Buffalo Beast ...

273 : ... Taren Stinebrickner-Kauffman ...

278 : ... startup, SumOfUs ...

280 : ... The Flaming Sword of Justice ...

288 : ... Ella Fitzgerald chante Dreams Are Made For Children ...

288 : ... Noah Swartz ...

292 : ... Judy Garland attaque Over the Rainbow ...

296 : ... Wikipedia ... un écran noir porte la liste des sénateurs et députés à appeler ...

297 : ... Dans un manteau noir un peu élimé ...

300 : ... un nouveau blog : Raw Nerves ...

301 : ... change.org ...

305 : ... Bob Dylan ... Knocking on Heaven Door ...

305 : ... Victory Kit, une boîte à outils ...

309 : ... If you Think you Need Some Loving de Pomplamoose ...

310 : ... Elliot Smith ... Fond Farewell ...

314 : ... GiveWell ...

318 : ... Taren racontera cette scène sur le site du New Yorker ...

318 : ... Taren ... sur son blog ...

318 : ... Elle haranguera le MIT ... lors d'une journée d'hommage ...

328 : ... Emma Gonzalez, @Emmaforchange ...
https://twitter.com/timberners_lee/status/2901404542116986
https://twitter.com/timberners_lee/status/29014045421689 

lundi 4 septembre 2017

Comment je gère mes mots de passe



Voici un sujet qui concerne tout le monde, que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle : la gestion des mots de passe.

Qu'on soit utilisateur de logiciels, inscrit sur des plateformes internet ou administrateur système, les mots de passe posent la question de "Comment s'en souvenir" ?

Il fut un temps où leur nombre et les faibles exigences de sécurité permettaient de les mémoriser, sur la base d'un mauvais principe consistant à mettre le même mot de passe partout.
Aujourd'hui, face aux risques accrus de sécurité et aux contraintes techniques des systèmes d'authentification, ce type de démarche n'est plus tenable.

Dans le contexte professionnel du SI (Système d'Information), c'est carrément un des volets de la sécurité qui est concerné, et plus particulièrement la gestion de configuration, pierre angulaire du référentiel ITIL.

A partir de là, quelles bonnes pratiques mettre en œuvre ?

Sans prétendre couvrir tous les cas de figures, je vais vous présenter comment j'ai traité cette question, après plusieurs années à chercher la solution qui me correspondait.

Quel outil ?


Résultat de recherche d'images pour "keepass" 


J'ai choisit KeePass pour les raisons suivantes :
  • Multi-OS : fonctionne sous Windows, Linux, MacOS et, à travers des produits compatibles, sous Android, iPhone, ...
  • Ne nécessite pas d'être connecté à internet (comme LastPass), ce qui permet de ne pas être bloqué en mode déconnecté
  • Accès au contenu par un mot de passe maître
  • Supporte très bien la synchronisation avec des outils comme GoogleDrive ou Dropbox, permettant ainsi une réplication de type sauvegarde ou un partage des mots de passe entre plusieurs personnes ou plusieurs équipements (ordinateur, smartphone, tablette, ...)
  • Permet de stocker d'autres infos que les simples compte et mot de passe (URL d'accès, notes, fichiers joints, ...) ce qui en fait un mini-outil de gestion de configurations pour les administrateurs système
  • Facilité pour identifier chaque entrée (libellé, icône) et les grouper par thème
  • Conservation automatique des versions précédentes (historique)

Comment je l'ai mis en œuvre ?
  • Stockage du fichier de référence sur un ordinateur et synchronisation dans le cloud, de manière à en disposer sur les autres périphériques
  • Choix d'un mot de passe maître hyper-robuste (avec minuscules, majuscules et chiffres), qui ne sert nulle par ailleurs et qui n'est donc écrit nulle part et seulement conservé dans ma tête (voir ce type de site pour l'évaluation de la robustesse d'un mot de passe)
  • Classement des entrées en 3 catégories, en fonction de la criticité et donc du risque :
    • Très critique : tout ce qui concerne l'identité personnelle et les données personnelles (messagerie, stockage Cloud, réseaux sociaux, ...)
      • Mot de passe hyper-robuste constitué d'une partie commune facile à retenir mais complexe à construire et d'une partie variable (en fonction de l'application/du site)
      • Exemple de partie commune : Prendre les premières lettres de chaque mot d'un premier couplet d'une chanson. Ce qui donnerait pour "La mauvaise réputation" de Brassens :
Au village, sans prétention, j'ai mauvaise réputation : Avspjmr
      •  La partie variable comportera des chiffres pour compléter la robustesse.
    • Moyennement critique : tous les sites en ligne de services publics, commerce, ...
      • Mot de passe moyennent robuste, facile à retenir, plutôt court avec une partie commune et une partie variable 
    • Peu critique : le reste des sites ne contenant pas de données personnelles
      • Mot ce passe basique, facile à retenir, composé de caractères alphanumériques
Et pour finir quelques recommandations :
  • Ne jamais écrire quelque part le mot de passe maître.
  • Ne pas enregistrer les mots de passe dans vos navigateurs. Je sais, c'est pénible, mais c'est la seule garantie de préserver vos mots de passe des pirates.
  • Au moindre doute, changer vos mots de passe.

jeudi 6 juillet 2017

Choix d'un modèle d'architecture pour un service numérique


Depuis l'avènement du Cloud, la prolifération de services en ligne gratuits, freemium ou payants a profondément remis en cause, pour les DSI, le modèle des applications et services numériques auto-hébergés.
Exemple emblématique : la messagerie d'entreprise, historiquement auto-hébergée par les DSI, typiquement sur un serveur Exchange et aujourd'hui massivement migrées sur des offres online, type Gmail, Office 365...

De nombreux critères justifient ces changements d'architecture, mais on ne peut ignorer le principal, qui souvent masque les autres : celui du coût.
Et dans ce domaine, les arguments font souvent mouche. On se retrouve face à des offres online gratuites ou à tarifs très attractifs, qui en plus se traduisent comptablement par le transfert d'un budget d'investissement (serveurs, logiciels...) vers un budget de fonctionnement.

Or, le véritable coût d'un service numérique ne se résume pas aux seuls tarifs d'achat ou d'abonnement.
 

Il est d'abord fortement lié au modèle d'architecture choisi, entre un service entièrement auto-hébergé (On-Premises) et un service dans le Cloud (IaaS, PaaS ou SaaS).

Pour illustrer ces modèles, rien de mieux que l'analogie avec la "Pizza as a Service", devenue célèbre sur internet, et que j'ai francisée et simplifiée pour l'occasion. Du modèle, à gauche, où je prépare la pizza à la maison avec des ingrédients que j'ai moi-même produits (tomate, fromage, pâte...), jusqu'au modèle de droite où je vais au restaurant, on imagine bien les moyens nécessaires et les coûts associés.





On peut maintenant passer au modèle des services numériques, où l'on retrouve la même logique, qui suppose des moyens et une responsabilité assumée en interne ou "transférée" vers un prestataire. J'ai choisi d'ajouter le niveau DaaS (Datacenter as a Service), qui traduit la location d'un espace physique dans un Datacenter, où l'on vient installer ses propres équipements (serveurs, stockage...), profitant "seulement" des moyens ("commodities") électriques, climatisation, surveillance... fournis par le Datacenter.




Il est ainsi facile de se rendre compte que le coût est fonction du curseur de responsabilité entre le client et le fournisseur du service. On peut voir se dessiner deux stratégies dans le type d'architecture cloud retenu : un type dans lequel on choisit des services “sur étagère” (SaaS) vs un type dans lequel on construit des services en mode “intégration” (entre DaaS et IaaS).

Si on rentre un peu dans le détail du coût d'un service numérique, on va facilement identifier des coûts "cachés" auxquels on ne pense pas spontanément...

Pour faire simple, la mise en œuvre d'un service numérique se décompose en 3 phases qui induisent d'autres coûts :

  • Conception :
    • Étude et choix d'une solution
    • Achat du produit
    • Formation à la solution
  • Déploiement :
    • Installation de la solution
    • Quote-part du coût de l'infrastructure (Datacenter et serveurs)
  • Exploitation :
    • Support applicatif
    • Quote-part du coût de l'outillage nécessaire (logiciels Centre de Services)
Et on constate que plus on va de la gauche (informatique traditionnelle) vers la droite (SaaS), plus le contenu des phases de Conception/Déploiement/Exploitation va diminuer, réduisant ainsi les coûts indirects.

Si on reprend le premier exemple sur la messagerie d'entreprise, entre une solution auto-hébergée de type Exchange et une solution dans le Cloud de type GMail, on voit disparaître les coûts liés à l'infrastructure (Datacenter, serveur, baies de stockage, réseau...) et les coûts nécessaires pour maintenir des compétences capables d'installer et d'administrer les différentes couches logicielles (virtualisation, système d'exploitation, middlewares...).

On se rend compte, si tant est qu'on en ait besoin, que mettre en œuvre un service numérique en mode auto-hébergé représente un coût non-négligeable.
La tentation peut donc être forte d'aller vers des services en mode SaaS pour réduire ces coûts.

C'est une piste à envisager, à condition d'être bien conscient(e) que la qualité d'un service ne se résume pas à son coût et d'autres critères sont à prendre en compte lors du choix du modèle d'architecture. En effet, les services en mode SaaS limitent souvent la maîtrise et la capacité d'action autour du service délivré.


Voici quelques critères sur lesquels porter son attention et qui peuvent s'avérer mal adressés par certains services en mode SaaS, surtout si ils sont gratuits et/ou mutualisés entre plusieurs utilisateurs/clients :
  • Accès personnalisé au support
  • Garantie de temps de rétablissement (GTR) en cas d'indicent
  • Engagement de correction de bugs (SLA)
  • Maîtrise des montées de version
  • Maîtrise des données dans toute la portée du nouveau RGPD
  • Réversibilité
  • Intégration au reste du SI
  • Plan de secours
Bien évidement, il ne s'agit pas ici d'éluder les avantages offerts par la plupart des services en mode Cloud, parmi lesquels :
  • Des infrastructures particulièrement sécurisées
  • Des applications toujours au dernier niveau d'évolution fonctionnelle
  • Un niveau de disponibilité souvent de type Tier I
  • ...

En conclusion, lors du choix d'un service numérique, je conseillerai :

  1. d'identifier la criticité du service (urbanisation du SI)
  2. de choisir un modèle d'architecture en fonction des critères à privilégier
  3. d'évaluer l'ensemble des coûts (directs et indirects)
  4. et de mettre en face l'organisation adéquate pour faire vivre le service